Le Tarn et le Tarn-et-Garonne sont deux départements voisins au cœur de l’Occitanie. Ici, on trouve des paysages très variés : des collines couvertes de vignes, de grands champs de tournesols, des forêts profondes et des villages perchés qui dominent les vallées. La région est connue pour son patrimoine médiéval avec des bastides comme Cordes-sur-Ciel, Bruniquel ou Puycelsi, mais aussi pour ses spécialités culinaires et ses marchés d’été très animés. C’est une destination idéale pour un court road trip : les distances sont courtes, les routes traversent de jolis panoramas, et il y a toujours un village ou un point de vue à découvrir au détour d’un virage.
On a quitté les Pyrénées tôt le matin. Thermos de café posé entre nous, Naïa déjà endormie à l’arrière, et cette route qu’on connaît bien. Ici, rien n’est vraiment étranger : c’est un coin familier, celui où l’on a grandi, entre Montauban, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. On a traversé ces paysages des dizaines de fois, enfants, sans toujours les regarder vraiment.
Et pourtant, revenir aujourd’hui avec nos yeux d’adultes, c’est autre chose. Les collines couvertes de vignes, les champs de tournesols, les villages perchés qui semblent flotter au-dessus des vallées… tout nous paraît plus beau maintenant. Et je crois que c’est ça qu’on est venus chercher pendant ces 4 jours : une manière différente de voyager ici, sans aller très loin, mais en prenant le temps de regarder autrement.
Jour 1 -> Direction le nord du Tarn
La première étape nous a menés sur les hauteurs, juste en face de Cordes-sur-Ciel. Le soleil tombait doucement et le village semblait suspendu, flottant dans une brume dorée.
Souvent, en road trip, c’est ce moment-là qui stresse : où est-ce qu’on va dormir ? On tourne, on hésite, on finit par se poser par défaut… et la magie retombe un peu. Cette fois, on avait envie de simplicité.
On avait réservé via le site Bivouacs Huttopia. Le concept est tout simple : des terrains privés, sélectionnés pour accueillir les voyageurs le temps d’une nuit ou deux. Ce n’est pas du camping classique, c’est plus intimiste. Chaque spot est limité à deux emplacements maximum, ce qui garantit du calme et de la sérénité. Les camping-cars ne sont pas acceptés (trop lourds et encombrants), mais si vous êtes en van, en tente de toit, en tente classique ou même avec une petite teardrop, vous êtes les bienvenus.
C’est pensé pour ceux qui aiment l’itinérance : tu peux planifier ton itinéraire en avance, ou réserver à la dernière minute, selon ton rythme. L’idée est vraiment de retrouver la liberté du voyage nomade, mais sans l’angoisse de chercher un spot au hasard, ni la crainte d’être sur un terrain privé interdit.
Et quelle surprise en arrivant ! Un champ en pente douce, parfaitement entretenu, loin des axes routiers, avec une vue imprenable sur Cordes. C’était exactement ce qu’on espérait : un lieu calme, sauvage et unique. Soyons honnêtes… sans Huttopia, on n’aurait jamais eu la chance de tomber sur un endroit pareil.
-> notre premier spot
Jour 2 – Flânerie à Cordes-sur-Ciel et spectacle médiévale
Après notre nuit au spot, nous avons pris la route pour (re)découvrir Cordes-sur-Ciel, l’un des plus beaux villages médiévaux de France. Perché sur sa colline, le village porte bien son nom : 70 m de dénivelé sur 500 m en se promenant dans ses ruelles pavées, on a vraiment l’impression de marcher vers le ciel. Avec ses maisons de pierre, ses arcades et ses petites échoppes artisanales, on se plonge immédiatement dans une autre époque. C’est vraiment un plaisir pour moi de revenir ici à chaque fois.
Pendant la période estivale, en fin d’après-midi, un spectacle médiéval est joué au pied du village. Costumes, musique et mise en scène : tout était réuni pour nous faire voyager dans le temps. Une ambiance conviviale et donne l’impression de vivre Cordes comme au Moyen-Âge. Le spectacle équestre se déroule sur une scène ouverte avec une vue magnifique sur la cité. Un tournoi de chevalerie en plein air mêlant prouesses équestres, voltige, duels, le tout avec une touche d’humour médiéval. Le spectacle dure environ 50 minutes. C’est léger et très agréable : si vous passez voir le village, je vous le recommande vivement.
Pour cette deuxième nuit, nous avons dormi cette fois au camping Huttopia, à quelques minutes du village, dans une Cahutte. Ce logement combine le confort d’une cabane en bois au rez-de-chaussée et la sensation de dormir au milieu de la nature sous la toile de tente à l’étage. Et je ne vais pas mentir… c’était aussi l’occasion parfaite pour retrouver le confort d’une douche bien chaude.
Je me rends compte que c’est vraiment ça que j’aime dans ce type de voyage : alterner. Une nuit plus roots, au milieu des vignes ou d’un champ, juste nous et le silence. Et une nuit avec un peu plus de confort, un vrai lit, une douche, un espace pour se poser différemment. C’est ce contraste qui rend le voyage agréable, qui nous permet de profiter sans nous épuiser.
Jour 3 – Yoga et visites
Pour cette troisième journée, on a commencé en douceur, notamment avec un cours de yoga proposé gratuitement par le camping. C’est ce que j’aime beaucoup avec Huttopia, ils proposent des activités quotidiennes pour tous les âges, comme des ateliers créatifs, des jeux en plein air pour les enfants, des séances de yoga ou des initiations au tir à l’arc, parfait pour profiter pleinement du cadre naturel qui nous entoure.
Puis on est partis sur la route des villages perchés.
Puycelsi a été notre premier arrêt. Le village est ceinturé de remparts impressionnants : on a fait le tour pour admirer la vue sur la forêt de Grésigne, immense et dense en contrebas. À l’intérieur, tout est calme, presque figé : des ruelles pavées, des maisons à colombages, une petite église gothique étonnamment riche en détails baroques. J’ai aimé ce contraste entre le côté fortifié et la douceur ambiante.
👉 Que faire à Puycelsi ?
- Faire le tour complet des remparts (1,5 km) avec vue sur la forêt de Grésigne
- Visiter l’église Saint-Corneille et son mobilier baroque
- Flâner dans les ruelles pavées et les maisons à colombages
Ensuite, direction Bruniquel. Le village est dominé par deux châteaux médiévaux qui se dressent côte à côte sur un éperon rocheux. On a grimpé jusqu’en haut et la vue sur la vallée de l’Aveyron est à couper le souffle. Dans les salles, on découvre l’histoire du lieu et même une exposition dédiée au film Le vieux fusil, tourné ici. Redescendre ensuite par les ruelles fleuries, avec leurs façades en pierre blonde et leurs balcons en bois, donne envie de s’arrêter à chaque coin.
👉 Que faire à Bruniquel ?
- Monter aux châteaux (le “Vieux” et le “Jeune”)
- Admirer la vue panoramique sur les gorges de l’Aveyron depuis les terrasses
- Découvrir l’exposition consacrée au film Le vieux fusil
- Se promener dans les ruelles aux façades en pierre blonde
- Faire une randonnée autour du village (circuit des falaises)
Enfin, on est arrivés à Penne, le plus sauvage des trois. Le village est accroché à un rocher vertigineux, et son château en ruine domine tout l’horizon. La montée est un peu raide mais le panorama vaut l’effort : une vue à 360° sur les collines et les vallées. En se perdant dans les ruelles, on croise des maisons envahies par le lierre, des escaliers étroits, et cette ambiance un peu brute qui le rend unique.
👉 Que faire à Penne ?
- Monter jusqu’au château pour la vue à 360°
- Explorer les ruelles escarpées aux maisons couvertes de lierre
- Assister aux visites guidées théâtralisées (en été)
- Observer la faune et la flore autour, en pleine zone naturelle
À la fin de la journée, on avait l’impression d’avoir traversé plusieurs époques en quelques heures. Ces villages qu’on connaissait de loin sont devenus beaucoup plus vivants. Et retrouver ensuite le silence absolu d’un bivouac au milieu des vignes, avec seulement les grillons et le ciel étoilé, a rendu la journée encore plus intense. Nous nous sommes installés sur ce spot de bivouac perdu au milieu des vignes. Le calme de la nature et le silence environnant créent un vrai sentiment d’être totalement isolé.
Jour 4 – réveille et retour à la maison
Le dernier matin avait un goût de lenteur. On a préparé quelques pancakes aux myrtilles sur le réchaud, un café encore fumant entre les mains, et Naïa courait dans l’herbe autour du bivouac. Puis il a fallu plier doucement, ranger nos affaires et reprendre la route vers les Pyrénées.
Comme souvent, ce moment de retour est un peu mélancolique. Mais en même temps, je repars avec ce rappel précieux : c’est exactement pour ça que j’aime ce genre de voyage. La liberté de se poser là où on veut, la découverte de petits coins hors du temps, la simplicité des repas partagés dehors et le calme absolu des nuits en pleine nature.
Avant de conclure, je le redis parce que c’est essentiel : voyager ainsi implique une vraie responsabilité. Le principe du Leave No Trace – « ne laissez aucune trace » – est simple mais fondamental. Ramener tous ses déchets, ne pas abîmer la flore, respecter les animaux, et repartir comme si on n’avait jamais été là. C’est ce qui permettra que ces lieux restent accessibles pour longtemps, pour nous comme pour les prochains voyageurs.
Et si vous restez plus longtemps ?
Notre escapade a duré 4 jours, mais la région mérite clairement d’y consacrer plus de temps. Si vous avez envie de prolonger :
- Albi : sa cathédrale Sainte-Cécile, toute en briques rouges, et le musée Toulouse-Lautrec valent à eux seuls une journée.
- Les gorges de l’Aveyron : parfaites pour une sortie en canoë ou une randonnée le long des falaises.
- Gaillac et ses vignobles : pour une visite de cave et une dégustation des vins locaux.
- Najac et Castelnau-de-Montmiral : deux autres bastides médiévales emblématiques de la région.
- La forêt de Grésigne : à explorer à pied ou à vélo, pour changer des villages et plonger dans la nature.
Ce voyage nous a rappelé qu’il n’y a pas besoin d’aller loin pour être dépaysé. Parfois, redécouvrir une région qu’on pensait connaître suffit à se sentir ailleurs. Et surtout, ça donne envie de repartir, encore et encore.
